RANDONNEE COMMUNE - SORCIERS BALADEURS ET CHEMINOTS RANDONNEURS DE VESOUL
Dimanche 12 avril, les « Sorciers Baladeurs » de Chalindrey recevaient les "Cheminots randonneurs de Vesoul" dans le cadre d’une sortie commune de l’UAICF.
Départ 9h30 du centre socioculturel en direction des sources de la Marne en passant par le Cognelot, les falises de Noidant-Chatenoy et le sentier sous roches.
La source de la Marne :
Située dans le plateau de Langres à Balesmes le site est très bien aménagé avec des panneaux thématiques décrivant la structure du plateau ; la source se situe derrière une grille d’une fontaine construite en 1877, vous apprendrez ainsi que la Marne n’est pas un fleuve mais qu’elle le pourrait : la rivière se jette dans la Seine après un parcours de 525 km alors qu’au confluent elle est plus longue que celle-ci et que son altitude de départ (419 m) est plus élevée. En fait il apparaît que la dénomination de fleuve est très subjective, fortement influencée par l’histoire et les batailles d’hydrologues ; ainsi depuis 2000 ans, il est considéré que c’est la Seine qui coule à Paris, imaginez alors la tête des parisiens si on leur disait que c’est la Marne qui traverse leur ville !!
La grotte de Sabinus :
Située à 50m à peine de la source de la Marne cette grotte est entourée de la Légende de Julius Sabinus, un chef Lingon qui entre 68 et 70 après JC se souleva contre la tutelle de Rome ; ce dernier ce déclarait arrière petit fils de Jules César. Après quelques victoires politiques et militaires, les légions romaines matèrent ce mouvement de résistance.
La légende naît de la plume de Tacite et du philosophe Plutarque qui prêtent à Sabinus une fin tragique. Caché pendant 9 ans dans une grotte, il fut capturé et exécuté avec son épouse Eponine en 79 après JC. C’est la tradition populaire qui situe le refuge souterrain dans cette grotte bien qu’aucun argument historique ou archéologique ne vienne étayer cette localisation .
Après ces découvertes c’est au village de Baslemes que le groupe se restaure dans une salle de la mairie juste à côté de l’église « Notre Dame de l’Assomption » qui date de la fin du XII ème siècle classée aux monuments historiques depuis 1909, autre curiosité le bief de partage du canal de la Marne à la Saône( long de 10 km dont 4.82 km en souterrain) passe exactement à 40m sous le parvis de l’église.
Après avoir repris des forces le groupe passe par la fontaine de l’épine et la belle croix de chemin (datée du XVIème et inscrite aussi au MH comme l’église) à la sortie du village en remontant vers le « Fort du Cognelot » ou notre guide nous attend pour une visite très documentée.
A la suite de la guerre de 1870, l’annexion par l’Empire allemand de l’Alsace et de la Moselle prive la France de ses défenses naturelles constituées par le Rhin et le massif des Vosges.
C’est le Général du Génie Séré de Rivières qui constatant le désavantage des nouvelles frontières, décide la mise en œuvre de rideaux défensifs appuyés à chaque extrémité par les places fortes de Verdun, Toul, Epinal et Belfort. Ainsi la mise en œuvre du dispositif langrois est entreprise, constitué de plus de quarante ouvrages (citadelle, 8 forts détachés, 20 batteries et ouvrages d’infanterie, 9 magasins souterrains et 4 puits, tous reliés par 60 km de routes stratégiques) :
- il est destiné à soutenir une armée de réserve réunie autour de Langres,
- constituer un appui à une armée forcée d’abandonner les Vosges ou la Franche-Comté
- mettre à l’abri du bombardement la ville et les approvisionnements la citadelle
- maîtriser les voies de chemin de fer
Le système fortifié de Langres est l’un des rares a ne pas avoir subi le feu de l’ennemi ce qui en fait l’un des systèmes les mieux préservés par rapport à leur état d’origine.
Le Fort du Cognelot :
Conçu comme un fort d’arrêt ( il devait tenir 3 mois en totale autonomie), il fait partie de la ceinture fortifiée de Langres. Du haut de son promontoire (475m) il devait pouvoir contrôler le nœud ferroviaire de Chalindrey, assurer la protection d’une armée battant en retraite vers le plateau et servir de pivot à une armée pour garnir les crêtes Est et Sud-Est du plateau langrois en y interdisant l’investissement par l’ennemi.
Construit entre 1874 et 1877, son nom est doublé du patronyme du célèbre chef gaulois Vercingétorix.
Situé à 8 km au Sud-Est de Langres, le fort, de forme polygonale, à une surface de 29 hectares ; il pouvait accueillir 13 officiers et 623 hommes de troupe ( allant jusqu’à 1083 en temps de guerre) répartis entre infanterie, artillerie et génie. Se devant d’être autonome, les réserves étaient prévues pour 3 mois : outre les 100 000 rations individuelles, ce sont 585 mètres cubes d’eau (6 l par homme et par jour) dont il fallait disposer. Il est équipé de rares exemples, pour l’époque, de coffres de contre-escarpe destinés au flanquement des fossés.
Après la visite des différentes salles et de la poudrière le groupe rejoint son point de départ par le chemin des vignes ou l’on se sépare après une dernière collation pour terminer cette belle journée.